Échafaudage – une nouvelle méthodologie de retrait des garde-corps intérieur au cours de travaux d’isolation thermique par l’extérieur autorisée par la DGT !
Les travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) sont souvent réalisés à partir d’un échafaudage de pied. Ils impliquent d’installer l’échafaudage à une distance supérieure à 20 cm de la façade ou du pignon à isoler. Dans ces conditions la protection collective des planchers doit être assuré par un garde-corps complet (lisse, sous lisse et plinthe) ou équivalent sur les 4 côtés de l’échafaudage (article R.4323-78 du Code du travail). C’est-à-dire côté rue, en rives mais aussi côté intérieur (façade du bâtiment).
Or le garde-corps intérieur est particulièrement contraignant pour les compagnons lors de traitement des points singuliers et lors de la mise en œuvre du système d’enduit de base et du revêtement de finition. Les acteurs du marché de l’ITE en collaboration avec le SFECE avaient tenté, sans succès, d’obtenir une prolongation de la dérogation accordée par la Direction Générale du Travail (DGT) tolérant une distance supérieure à 20 cm pour ces travaux. Depuis la fin de cette dérogation, les pratiques terrains de sécurisation du côté intérieur étaient contrastés.
Ainsi une enquête, réalisée en 2017 auprès des entreprises adhérentes des Unions et Syndicats du Groupement Isolation Thermique par l’Extérieur de la FFB (GITE-FFB) pour connaître les modalités de travail et les équipements de travail en hauteur utilisés, avait montré que l’échafaudage est utilisé dans plus de 80 % des cas mais avec un garde-corps intérieur complet dans seulement 27 % des cas ! Face à ce constat, le GITE et l’OPPBTP accompagné par le SFECE avaient lancé une réflexion pour « définir des pratiques de travail optimisant l’utilisation des dispositifs de protection collective contre les chutes côté façade, et garantissant du même coup protection et compatibilité avec chaque phase du chantier ».
Sur suggestion du SFECE, l’OPPBTP et la FFB ont mené une campagne d’essais de caractérisation de la tenue au chargement statique et au choc dynamique des panneaux d’isolant collés (pour les configurations courantes de travaux d’ITE). L’objectif ? Justifier, qu’après leur mise en œuvre, les panneaux d’isolant rigides peuvent être considérés comme une extension de l’ouvrage. Le vide entre le bord des planchers et l’ouvrage contre lequel l’échafaudage est établi n’excédant alors plus 20 cm.
Ce sont les résultats obtenus qui ont permis de définir une méthodologie de travail pour l’ITE par panneaux d’isolant rigide à partir d’un échafaudage de pied permettant ainsi, sous conditions, de retirer le garde-corps intérieur après la pose des panneaux d’isolant rigides et le séchage du produit de collage/calage des panneaux. Méthodologie approuvée par la DGT en juin 2022 et publiée dans le GUIDE OPPBTP : ITE par enduit sur isolant – Mettre en œuvre les bonnes pratiques lors de travaux d’isolation thermique par l’extérieur avec un isolant rigide.
Les conséquences notables pour les échafaudeurs sont précisées dans le Guide : « En cas de location de l’échafaudage, précisez vos besoins au loueur, notamment la nécessité d’enlever, en cours de chantier, le garde-corps démontable côté façade et pignon (note de calcul prévoyant les deux configurations avec et sans garde-corps démontables), et convenez avec lui de l’enlèvement de ces garde-corps par vos opérateurs […] et des modalités de stockage et de reprise. »